Nouvelle pour Guitan!

Il fonce avec sa voiture dans le bureau de la CSST
Pascal Bernier-Robidas
Journal de Québec
27/11/2006 06h25

Un enragé a décidé de régler ses comptes avec la CSST, hier après-midi, en enfonçant les portes arrière de l'édifice administratif de Lévis avec son véhicule.

Pour ce faire, l'individu de 51 ans s'est présenté vers 13h dans le stationnement commercial du 777, rue des Promenades, dans le secteur Saint-Romuald, à Lévis. Après s'être aligné vers les portes vitrées, il a fait marche arrière sur une quarantaine de pieds avant de fracasser de plein fouet tout ce qui se trouvait sur son passage.

Sa folle course s'est terminée contre le comptoir d'accueil de la CSST, plus de 30 pieds à l'intérieur de l'immeuble.

Durant plus d'une heure, il a tenu les policiers en haleine en se barricadant à l'intérieur avec des substances inflammables reliées à un détonateur.

«À 12h24 exactement, une dame a communiqué avec notre poste de police pour nous rapporter les intentions de l'individu qui demeure avec elle. Elle nous a précisé qu'il avait quitté en voiture avec des produits inflammables et qu'il comptait mettre fin à ses jours. Aussitôt, nos agents ont effectué un premier ratissage près de la résidence», a raconté Alain Gelly, porte-parole pour la police de Lévis.

«Puis, c'est un second appel d'un citoyen qui nous a informés qu'un automobiliste venait de forcer le mur arrière du bureau de la CSST et qu'il s'y trouvait toujours à l'intérieur. Nous nous sommes dépêchés sur place pour constater que la description de l'homme et de son véhicule correspondaient à nos recherches», a-t-il ajouté.

Explosifs

Ayant rapidement constaté la présence d'un système s'apparentant à des explosifs, les policiers ont demandé le renfort des pompiers de Lévis et des artificiers de la Sûreté du Québec.

«À ce moment, nous n'étions pas en mesure de déterminer si l'individu pouvait réellement actionner ce système. Nous ne savions pas non plus la nature exacte des produits en sa possession. Tout ce que nous savions par la nature des discussions était qu'il était désespéré», a dit M. Gelly.

Le forcené, après vérifications policières, n'avait que des antécédents criminels mineurs à son actif.

«Finalement, tout s'est bien terminé. L'homme s'est rendu vers 14h50. Il n'y a pas eu d'incendie et l'aide des artificiers de la SQ a été annulée», a-t-il laissé entendre.

Litige avec la CSST

Du côté de la CSST, on confirme que le forcené a un dossier ouvert au bureau administratif de la région de Chaudière-Appalaches. Bien que l'individu soit prestataire d'indemnisations, c'est un litige entre les deux parties qui l'aurait incité à commettre ce geste extrême.

«Comme tout employeur, cet événement nous forcera à réviser nos mesures de sécurité pour savoir si elles sont suffisantes. Pour le moment, nous sommes à évaluer si nos bureaux seront sécuritaires pour les ouvrir dès lundi (aujourd'hui», a dit Louis Tremblay, directeur administratif pour la région de Chaudière-Appalaches.

«Habituellement, nous avons de bonnes relations avec notre clientèle. Il s'agit donc d'un événement rare», a-t-il précisé.

À la suite de son arrestation, le forcené a été transporté à l'aile psychiatrique de l'Hôtel-Dieu de Lévis, où l'on évaluera s'il sera apte à comparaître aujourd'hui pour faire face à une série de chefs d'accusation.