15 novembre 2006

L'indice du bonheur bébé!

Un indice est mis au point pour mesurer le bonheur chez les Québécois
Par Rollande Parent, Canadian Press
Published: Wednesday, November 15, 2006


MONTREAL (PC) - Deux spécialistes québécois en marketing ont mis au point l'Indice relatif du bonheur (IRB), afin d'évaluer quantitativement l'état d'esprit général des populations en tenant compte de 12 facteurs d'influence.

La base de l'indice a été établie à la suite d'un premier sondage mené au téléphone sur la question du bonheur auprès de 400 Québécois. Sur une échelle de 100, l'indice du bonheur s'est établi à 75,3. Les résultats accompagnés de graphiques, d'éditoriaux, de jeux questionnaire et de quiz sont accessibles sur Internet au site www.indicedebonheur.com.

Il faudra attendre encore deux semaines pour connaître la situation dans le reste du Canada et pour faire des comparaisons.

"On va être capable de savoir si la riche Alberta trône au sommet de l'indice de bonheur des provinces", a indiqué mardi en conférence de presse le concepteur de cet indice, Pierre Côté, un consultant en marketing qui a travaillé sur ce projet pendant huit mois.

"A 49 ans, j'ai décidé que ça valait la peine d'aller au bout de mon rêve pour ce projet porteur au plan social et humain", a-t-il avancé. L'idée de cet indice lui est venue à la suite de l'écoute d'un débat télévisé où la question était: "La société québécoise est-elle pauvre?".

M. Côté a été consterné de constater que tous les arguments mis de l'avant par les uns et par les autres étaient strictement économiques et financiers. D'où l'idée de mettre au point un indice permettant de poser un regard différent sur la société, "en marge du discours économique ambiant".

Pour établir l'échantillon québécois et canadien de l'IRB, M. Côté s'est tourné vers le mathématicien-statisticien Jacques Pelletier, président de la firme de recherche en marketing L'Observateur.

Les premiers résultats ont démontré que l'Indice relatif du bonheur se manifeste de façon différente selon les segments de la population. La santé arrive au premier rang des 12 facteurs d'influence de bonheur tandis que la vie spirituelle arrive au 12e rang.

C'est dans le groupe des 18 à 24 qu'on trouve le plus de gens heureux. D'autre part, les femmes sont légèrement plus heureuses que les hommes et surtout elles sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à dire que leur niveau de bonheur s'est amélioré au cours de la dernière année. Elles sont aussi plus nombreuses à dire qu'elles vivent la vie dont elles rêvent.

"Sans surprise, on constate que l'Indice relatif de bonheur est directement proportionnel aux revenus des gens. L'intérêt est qu'on peut le mesurer. Il y a un écart de dix points entre ceux qui déclarent les plus faibles revenus et ceux qui déclarent les plus hauts", a signalé M. Côté.

"Des gens qui déclarent ne pas avoir terminé leur secondaire ne sont pas nombreux à dire que leur bonheur s'est amélioré dans la dernière année. Ils ne sont que 13 pour cent, comparativement à 43 pour ceux chez ceux qui ont une formation universitaire", a-t-il ajouté.

Sur les 12 facteurs d'influence du bonheur, il y en a un seul où les hommes donnent une note plus élevée que les femmes: celui d'avoir une vie sexuelle stimulante.

Le sondage téléphonique a été mené auprès de 2348 répondants canadiens, dont 400 Québécois, de 18 ans et plus, s'exprimant en français ou en anglais, du début septembre à la fin d'octobre.

L'échantillon québécois comporte une marge d'erreur de 5 pour cent et l'échantillon canadien de 2,1 pour cent.

Le financement de l'IRB est assuré par son concepteur, ainsi que Chalifour communications, design graphique, et la firme L'Observateur.

© La Presse Canadienne 2006