Section Michèle Richard (Être conne sans s'en rendre compte) : Pour ses cheveux «grichus», une dame poursuit L'Oréal et Wal-Mart
Régis Bouchard
Le Droit - Une dame de 56 ans de Gatineau réclame de la compagnie L'Oréal et de Wal-Mart, la somme de 7000 $ à la suite de l'utilisation d'un produit pour les cheveux qui n'a pas donné les résultats qu'elle attendait.
Caroline Reiche a défendu son dossier hier, devant le juge Réal Lapointe, en cour des Petites créances. L'avocat de la compagnie L'Oréal, Me Stéphane Bérubé, a simplement rappelé au tribunal que Mme Reiche n'avait pas suivi le mode d'emploi qui accompagne le produit Excellence Cream.
Mme Reiche a appliqué le produit en question sans utiliser le bonnet qui se trouve à l'intérieur de la boîte, bonnet qui se compose de deux parois, une première qui recouvre la tête entièrement et une seconde parsemée de petits trous dans lesquels on insère un crochet pour aller cueillir une mèche de cheveux en perçant la seconde paroi.
La dame qui réside dans le secteur Aylmer soutient que «c'est criminel» parce que sur l'emballage du produit en question, il n'est aucunement fait mention qu'il s'agit d'un produit «permanent» et avec un effet de «décolorant».
Elle explique qu'elle a acheté le produit en novembre 2004, question de se donner une nouvelle tête pour la période des Fêtes, d'autant plus qu'il était fait mention sur l'emballage que l'effet durait deux ou trois mois.
Elle a indiqué au juge Lapointe que si elle avait lu sur la boîte les mots «permanent» et «décolorant», elle n'aurait jamais pris ce produit sur les tablettes du Wal-Mart, à qui elle reproche d'ailleurs de ne pas offrir les conseils de spécialistes en la matière.
La dame explique qu'elle a vécu un «cauchemar» à la suite de l'utilisation du produit alors que ses cheveux naturellement brun sombre-sel et poivre, ont perdu de leur vivacité et sont devenus «grichus».
«Il faudra encore une année avant de pouvoir retrouver ma couleur d'avant puisque le décolorant pénètre les cheveux en profondeur», a-t-elle indiqué en ajoutant qu'il n'était pas question qu'elle se coupe les cheveux en attendant la repousse.
Elle a aussi précisé que des plaies sont apparues sur son cuir chevelu et qu'elle a été victime de démangeaisons qui ont été jusqu'à des saignements.
Selon elle, les compagnies devraient être obligées d'inscrire sur tous les emballages et non sur certains seulement, si leur produit a un effet permanent ou s'il contient un décolorant (on parle du persulfate). «C'est un cocktail de produits chimiques qui mangent vos cheveux», a-t-elle précisé.
Pour Me Bérubé, la compagnie L'Oréal ne saurait être tenue responsable à la suite d'une utilisation inadéquate et surtout contraire aux indications. L'avocat a expliqué que la réglementation actuelle ne créait aucune obligation pour L'Oréal tout comme ses concurrents d'ailleurs, au niveau de l'étiquetage et qu'il s'agissait pour le consommateur de lire attentivement les instructions et de bien suivre le mode d'emploi. Dans ce cas-ci, l'utilisation du bonnet, selon le procureur, était de première importance.
Selon lui, Mme Reiche avait aussi accès à une ligne 1-800 ou encore au site Internet de L'Oréal où elle aurait pu obtenir toutes les informations pertinentes. Mme Reiche a appelé la ligne 1-800 mais seulement après avoir utilisé le produit.
Le tribunal a indiqué qu'il rendrait une décision dans les prochaines semaines.
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