08 mai 2006

Arts & Spectacles : Ce Néron-ci ne passera pas à l’histoire


Critique de Caroline Néron — Reprogrammée
par Martin Morin (Canoe)

Notre cote: 2/10

Caroline Néron est une touche-à-tout; actrice à la télévision (Diva, Tribu.com), au cinéma (qui ne se rappelle pas le jeu tout en subtilité de son postérieur dans Éternelle), femme d’affaires et depuis quelques années maintenant, chanteuse.

Mais vous savez ce qui arrive quand on touche à tout; on met les mains où il ne faut pas, on attrape des germes et ça finit en gastro-entérite, ce si joli mot médical qui détruit le bonheur familial en moins de temps qu’il n’en faut pour crier «médiocre».

Faisons ce que la belle Caroline n’a pas daigné faire lorsqu’elle a collaboré à l’écriture de 7 des 11 textes de l’album, et consultons un dictionnaire.

Nous disions donc:


gastro-entérite n.f. (1823) Méd. Inflammation simultanée des muqueuses de l’estomac et de l’intestin grêle.


Cela résume d’une façon ma foi assez adéquate le plaisir vécu lors de l’écoute de ce merveilleux opus, son deuxième album, Reprogrammée.

Sur les onze titres, une reprise — Call Girl, écrite par Plamondon, chantée avec justesse par Nanette et digérée ici dans une version qui justifierait qu’un recours collectif soit intenté contre l’artiste. Cette version ne fait pas le poids lorsqu’on la compare à celle réalisée il y a peu de temps par DJ Champion et Lucie Laurier.

Les pièces nous rappellent les préoccupations de la jeune femme moderne, avenante, qui cherche à prendre toute la place qui lui est due dans la société d’aujourd’hui. Comment ne pas se reconnaître dans Colle toi à moi, Le Mal de toi, Ma vie, ma vie et ma préférée Serial Shopper, un exercice de style bilingue (en plus! elle a tous les talents) qui, porté en bouche et déclamé avec sa voix suave de jeune nymphette des pauvres, prend tout son sens:

Affiché full tarif ou en solde / quand ça griffe no control / la devise est en gold, that’s right / (…) Let’s go les filles / je veux sentir en vous la fièvre acheteuse

Et comptez-vous chanceux, vous n’entendez pas la musique qui accompagne le texte. Enfin qui l’accompagne… un peu à la façon de celui qui longe le tunnel de la mort, accompagnant le condamné vers son bourreau.

On a beaucoup fait état du pseudo scandale de la campagne promotionnelle (ici et ici) entourant la sortie de cet album. En fait le vrai scandale se trouve à l’intérieur de ladite pochette; ce disque bleu poudre très dépouillé où seuls le nom de l’artiste et de l’album sont inscrits. Dommage que ce ne soit qu’au pressage qu’on a fait montre d’un peu de retenue. Tout le reste en aurait bien eu besoin.

On a brûlé des villes pour moins que ça.

1 Comments:

Blogger jeep said...

who cares, son corps vendrait meme le parti communiste

09 mai, 2006 23:21  

Publier un commentaire

<< Home